À propos
Municipalité de Nouvelle
Quelques pages d’histoire
The Municipality of Nouvelle
An overview of its history
L’année 1869 : une année de changement | 1869, a pivotal year
La présence autochtone | The presence of natives
Les nouvelles terres | Land for newcomers
L’avènement de la seigneurie | The advent of the Seigneury
Les organisations religieuse, municipale et scolaire | Religious, municipal and educational organizations
Un peuplement d’origine diversifiée | A settlement of diverse origins
Le mode de vie | The way of life
La colonisation : Saint-Jean de Brébeuf | The colonization of Saint-Jean-de-Brébeuf
L’ère des moulins à scie | The sawmill era
Des visiteurs par milliers | Visitors by the thousands
La rivière au cœur du village | The river at the heart of the village
Un survol du 20e siècle | A look at the 20th century
Des naissances à souligner | Births of notable figures
Vivre le roi! | Long live the King !
1. L’année 1869 : une année de changement
La communauté de Nouvelle fête ses 150 ans en 2019. En fait, ce cent-cinquantième anniversaire souligne l’érection civile de la paroisse Saint-Jean l’Évangéliste, le 1er juin 1869, car, en termes de peuplement, les premiers habitants se sont implantés bien avant cette date. L’histoire de Nouvelle se distingue par la diversité des origines de la population, la présence d’une seigneurie et d’un site fossilifère et le mode de vie partagé entre sur l’agriculture et la forêt.
Faisant un survol des pages d’histoire les plus importantes de la municipalité, ce texte est inspiré en bonne partie du livre Histoire de Nouvelle publié par l’auteur Réginald Day en 1991et du livre souvenir du centenaire de Nouvelle qui a été célébré en 1969.
1. 1869, a pivotal year
Nouvelle celebrates its 150th anniversary on June 1st, 2019. In fact, this date marks 150 years since the civil erection of the parish of Saint-Jean-l’Évangéliste; the first inhabitants had settled the community long before that. The history of Nouvelle is notable for the diversity of the origins of its population, the presence of a seigneury, a fossil site and a way of life combining farming and forestry.
Being an overview of the most important elements of the history of the municipality, this text was inspired in greater part by the book Histoire de Nouvelle, by Réginald Day, published in 1991, and the commemorative book of the centennial of Nouvelle, celebrated in 1969.
2. La présence autochtone
Depuis des siècles, les Mi’gmaq sont familiers avec les deux rives de la baie des Chaleurs. La Gaspésie d’alors, qu’ils nomment Gespe’gewagi, fait partie du territoire traditionnel de cette Première Nation. Dans la rive nord de la baie, Tlagadigash est un site de campement et c’est à cet endroit qu’un groupe de 300 Mi’gmaq rencontre et font des échanges avec le navigateur malouin Jacques Cartier le 9 juillet 1534.
Sur le territoire de Nouvelle, la présence autochtone est signalée dans un écrit de Charles Robin, le marchand installé à Paspébiac, qui, dans son journal de bord, en juin 1767, note la présence de wigwams sur la pointe de Miguasha. Robin précise que ces Mi’gmaq font la pêche à la morue et qu’ils sèchent le poisson comme le font les Européens. D’ailleurs les Mi’gmaq ont été surnommés le peuple de la mer justement à cause de l’importance des ressources halieutiques dans leur mode de vie. De plus, Robin mentionne que ces Autochtones font le commerce de fourrures avec les marchands qui s’arrêtent à Miguasha.
2. The presence of natives
For centuries the Mi’gmaq have been familiar with both shores of the Bay of Chaleur. The Gaspé, which they call Gepe’gewagi, is part of this First Nation’s traditional territory. On July 9, 1534, at Tragadigash, a campsite on the north shore of the bay, a group of 300 Mi’gmaq meets and trades with Jacques Cartier, a navigator from Saint Malo.
The presence of indigenous people is reported in the area of Nouvelle by Charles Robin, a merchant from Paspébiac, who records in his logbook in June of 1767, that wigwams are observed at Miguasha Point. Robin explains that the Mi’gmaq are fishing cod and drying them like the Europeans. Robin indicates that these natives are known as “sea people” precisely because of the importance of fishing to their way of life. Robin also mentions that the natives trade furs with merchants who come to Miguasha.
3. Les nouvelles terres
L’arrivée des premières familles acadiennes, à Tracadièche en 1767, amène des changements dans l’occupation du territoire dans l’extrémité de la Baie-des-Chaleurs. En 1777, le recensement commandé par Nicolas Cox, lieutenant-gouverneur de la Gaspésie, chiffre la population de Tracadièche à 183 personnes réparties dans 34 familles. En 10 ans, plusieurs nouvelles familles se donc sont greffées aux 7 familles fondatrices.
Cette augmentation de la population engendre un besoin de nouvelles terres pour accueillir les arrivants. C’est pourquoi le territoire habité s’élargit très rapidement vers l’ouest, vers l’actuelle municipalité de Saint-Omer, puis, dans un deuxième temps, vers les « nouvelles terres ». Et c’est ainsi que ce territoire prend rapidement le nom de Nouvelle dans l’appellation populaire et dans les écrits.
En 1787, Charles Robin inscrit dans son journal qu’il a livré de la marchandise à Nouvelle. À la même époque, une autre référence au nom de Nouvelle se trouve dans une correspondance de l’abbé Mathurin Bourg, premier prêtre résident de Tracadièche, adressée à Nicolas Cox. Il est donc permis de conclure que, dès la fin du 18e siècle, le nom de Nouvelle est déjà entré dans l’utilisation quotidienne pour désigner la partie ouest du territoire de Tracadièche.
3. Land for Newcomers
The arrival of the first Acadian families in 1767, leads to changes in the occupation of the territory at the extremity of the Bay of Chaleur. In 1777, the census commissioned by Nicolas Cox, lieutenant-governor of the Gaspé, establishes the population of Tracadièche at 183 individuals, from 34 families. Within 10 years, several new families join the 7 founding families.
This increase in the population engenders the need for more land to accommodate newcomers. The occupied territory spreads rapidly westward, toward the actual municipality of Saint-Omer, and subsequently to the “new land”. As a result, the new territory soon takes on the name “Nouvelle” in conversation and in written form.
In 1787, Charles Robin records in his journal that he delivered merchandise to Nouvelle. During the same period, the name of Nouvelle is found in correspondence from Father Mathurin- Bourg, first resident priest of Tracadièche, addressed to Nicolas Cox. We may then conclude that, from the end of the 18th century, the name of Nouvelle is already in common use in referring to the western part of the territory of Tracadièche.
4. L’avènement de la seigneurie
L’histoire de Nouvelle se démarque par l’attribution d’une seigneurie que les autorités coloniales concèdent au marchand londonien John Shoolbred le 24 juillet 1788. La seigneurie s’étend sur un territoire côtier de 24 km de long sur environ 2 à 3 km de large, entre Escuminac et Saint-Omer. John Shoolbred n’habitera jamais sa seigneurie et la lègue en héritage, en 1801, à son fils James, un marchand de Charleston en Caroline du Sud. Ce dernier ne sera pas plus présent que son père et la vend à un marchand de Saint-Omer du nom de Matthew Stewart le 19 novembre 1809.
Malgré la tradition associée aux seigneuries à l’effet que le seigneur doit développer son territoire, la famille Stewart n’en fait pas une priorité, tout en imposant des conditions de vie difficiles aux habitants à ses censitaires. Une citation de Fernand Ouellet, rapportée par l’auteur Réginald Day, dans Histoire de Nouvelle, page 24, est explicite à ce sujet : « En 1830, par exemple, aucun chemin ne traverse la seigneurie….alors que des chemins et des routes ont été ouverts dans les cantons voisins. Dans ce fief peu peuplé, le propriétaire multiplie au fil des ans les réserves dans les contrats de concessions de lots : il retient les bois, exige un huitième sur les produits de la pêche, vend les emplacements de pêche, prend la moitié de la récolte sur les prés naturels et fixe les taux de cens et rentes à plus de dix sols par arpents ».
Suite au décès de Matthew Stewart en 1832, la seigneurie est subdivisée parmi ses 9 descendants qui vont continuer à imposer leurs prérogatives, même après l’abolition du régime seigneurial en 1854. En 1858, la réalisation du cadastre abrégée de la Seigneurie de Shoolbred fait état des noms des 196 chefs de famille occupant ce territoire, de même que la superficie des terres de chaque famille. Ce document possède une valeur appréciable pour étudier l’occupation du territoire.
Dans les années 1920, des citoyens de Nouvelle feront l’objet de poursuites judiciaires de la part des descendants Stewart, ces derniers exigeant encore des redevances sur les terres occupées.
4. The Advent of the Seigneury
The history of Nouvelle is distinguished by the granting of a seigneury that the colonial authorities concede to the London merchant, John Shoolbred, on July 24, 1788. It stretches along a coastal territory, 24 km in length by 2 or 3 km in width, from Escuminac to Saint-Omer. John Shoolbred will never live in his seigneury and in 1801, bequeaths it to his son James, a merchant from Charleston, South Carolina. The latter, will not be present any more than his father and sells it to a merchant from Saint-Omer by the name of Matthew Stewart on November 19, 1809.
Despite the tradition associated with seigneuries, to the effect that the lord must develop his territory, the Stewart family did not make it a priority, all the while imposing difficult living conditions for its tenants and inhabitants. A quotation by Fernand Ouellet, related by the author, Reginald Day, on page 24 in the Histoire de Nouvelle is explicit on this subject: “For example, in 1830, there is no road crossing the seigneury . . . while trails and roads have been opened in neighboring townships. In this sparsely populated fief, the owner, over the years, multiplies the reserves in the concession of lots: he keeps the woodlands, demands an eighth of the fishing catch, sells fishing stands, takes half of the harvest of the meadows and sets the rent at more than ten “sols” (pennies) per arpent.
Following the death of Matthew Stewart in 1832, the seigneury is subdivided amongst his 9 descendants who will continue to impose their prerogatives, even after the abolition of the seigneurial system in 1854. In 1858, the realization of the abridged registry of land surveys lists the names of 196 heads of families occupying the territory as well as the quantity of land held by each family. This document has appreciable value for the study of the occupation of the territory.
During the 1920’s some of the citizens of Nouvelle will be the objects of law suits on the part of the Stewart descendants, the latter imposing royalties on the occupied territory.
5. Les organisations religieuse, municipale et scolaire
Près d’un demi-siècle après l’implantation des premières familles, la petite communauté commence à s’organiser et à viser une certaine autonomie. Dès 1834, des citoyens de Miguasha envisagent la construction d’une église pour éviter de se rendre à Carleton pour les offices religieux. En 1840 se fait une nouvelle tentative de la part de ce comité dont fait partie le Dr Charles-Marie Labillois. Un projet qui n’aboutit pas malgré l’achat d’un terrain.
C’est au cœur du village qu’un premier lieu de culte voit le jour en 1864 lorsque l’homme d’affaires John Meagher, implanté à Carleton vers 1840, fait le don d’un lot pour la construction d’une chapelle. À l’été 1866, les travaux débutent à coup de souscriptions spéciales et de corvées faites par la centaine de familles de Nouvelle. En janvier 1868, la chapelle est bénie et dédiée à Saint-Jean-l’Évangéliste en l’honneur de Mgr Jean Langevin, premier évêque du nouveau diocèse de Rimouski.
Toujours en 1868, Mgr Langevin décrète l’érection canonique de la paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste et, l’année suivante, permet la constitution d’une fabrique et l’élection des premiers marguillers. MM Jean Landry, John Wafer et Gaspard Allard sont les premiers élus. Puis, en octobre 1869, l’abbé Joseph-Julien Auger devient le premier prêtre résident à occuper la cure de la nouvelle paroisse. En 1873, Mgr Langevin autorise la construction d’une première église sur un terrain acheté de John Meagher pour la somme de 184$. Six ans sont nécessaires pour ériger cette église tout en bois.
Au niveau municipal, l’histoire rapporte la constitution d’une première municipalité en 1845, sous le nom de municipalité de Shoolbred, rassemblant le territoire de la seigneurie et le canton de Nouvelle. Cette instance a une brève existence puisque elle est annulée en 1847 et remplacée par une municipalité de canton selon les limites du canton de Nouvelle. Suivant l’abolition du régime seigneurial en 1854, la municipalité de Shoolbred est reconstituée le 1er juillet 1855 avec des limites reconfirmées en 1861.
Quelques années plus tard, en juin 1869, la paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste est érigée civilement. Monsieur Georges Fallu, un natif de l’île Jersey, devient le premier magistrat de la nouvelle municipalité.
Parallèlement aux structures civile et religieuse, une organisation scolaire voit le jour à la même époque, alors que plusieurs petites écoles existent sur le territoire. En 1867-1868, quelque six écoles sont ouvertes sur le territoire couvrant Nouvelle, Miguasha et Escuminac. À cette époque, l’inspecteur Lucier note dans un rapport que 84 élèves fréquentent les deux écoles de Nouvelle. Puis, en 1872, la paroisse de Saint-Jean-l’Évangéliste devient une municipalité scolaire.
5. Religious, Municipal and Scholastic Organizations
Nearly a half century following the settlement of the first families, the small community begins to take form and to pursue a certain autonomy. As of 1834, citizens of Miguasha envision the construction of a church to avoid having to travel to Carleton to attend religious services. In 1840, this committee, of which Dr. Charles-Marie Labillois is a member, makes a new attempt but the project fails despite the purchase of a plot of land.
The first place of worship in the centre of the village originates in 1864 when businessman John Meagher, established in Carleton around 1840, donates a plot of land for the construction of a chapel. Work begins in the summer of 1866 with the sale of special subscriptions and collective efforts made by the hundred families of Nouvelle. In January 1868, the chapel is blessed and dedicated to Saint-Jean-l’Évangéliste in honor of Msgr Jean Langevin, first bishop of the new diocese of Rimouski.
In the same year, Msgr Langevin decrees the canonical erection of the parish of Saint-Jean-l’Évangéliste and a year later, permits the constitution of a parish council and the election of its first members. Messrs Jean Landry, John Wafer and Gaspard Allard are the first elected. In October 1869, Father Joseph-Julien Auger becomes the first resident priest of the new parish. In 1873, Msgr Langevin authorizes the construction of the first church on a plot of land purchased from John Meagher for the sum of $184. The construction of this wooden church takes six years.
At the municipal level, history records the incorporation of a first municipality in 1845, as the municipality of Shoolbred, joining the seigneury and the township of Nouvelle. This entity has a brief existence since it was annulled in 1847 and replaced by a township municipality within the boundaries of the township of Nouvelle. Following the abolition of the seigneurial regime in 1854, the municipality of Shoolbred is reconstituted on July 1, 1855, with its boundaries being reconfirmed in 1861.
Several years later, in June, 1869, the parish of Saint-Jean-l’Évangéliste is established civilly. Mr. Georges Fallu, a native of Jersey Island, becomes the first magistrate of the new municipality.
Parallel to the civil and religious structures, an educational system takes form during the same period, as several small schools exist in the territory. In 1867-1868 some six schools are opened in the territory covered by Nouvelle, Miguasha and Escuminac. At the time, inspector Lucier notes in a report that 84 students attend the two schools in Nouvelle. Then, in 1872, the parish of Saint-Jean-l’Évangéliste becomes a school municipality.
6. Un peuplement d’origine diversifiée
En termes de statistiques, le recensement de 1871 dénombre 1650 personnes habitant le territoire de Nouvelle et Shoolbred. Dès cette époque, la population se distingue par ses origines acadiennes, françaises, irlandaises, écossaises et canadiennes. Sans faire un relevé exhaustif des patronymes présents dans l’histoire de Nouvelle, voici quelques exemples.
Parmi les familles d’origine acadienne se trouvent les Arsenault, Bernard, Berthelot, Caissy, Bergeron dit d’Amboise, Dugas, Leblanc, Landry, Savoie et autres. Plusieurs de ces familles habitent Nouvelle depuis les tout débuts, ayant transité par Tracadièche avant de s’installer sur les nouvelles terres.
D’autres familles ont des origines canadiennes françaises, tels les Allard, Bois, Francoeur, Gauvreau, Jolicoeur, Lavoie, Pichette, Roy, St-Onge et Soucy, alors que d’autres, tels les Cellard, Essiambre, Labillois et Parent proviennent initialement de France.
De la verte Irlande sont venues les Connors, Day, Green, Gough, Hayes, Kearney, Kenny, Lynch, McBrearthy et Wafer alors que d’Écosse ont migré les Calvert, McNeil, Kerr et Pentland. Pour leur part, les Parker et les Williamson proviennent anciennement d’Angleterre, alors que l’île Jersey, dans la Manche, est la terre natale de la famille Fallu.
Nouvelle présente un peuplement aux origines diverses, ce qui distingue la municipalité dans l’histoire humaine de la Gaspésie. Outre la publication de Réginald Day, il est possible d’en apprendre plus sur les familles de Nouvelle dans le petit livre Généalogie de nos familles, publié dans le cadre du centenaire de la municipalité en 1969.
6. A settlement of diverse Origins
In terms of statistics, the 1871 census enumerates 1650 individuals living in the territory of Nouvelle and Shoolbred. As of that time, the population is differentiated by its origins: Acadian, French, Irish, Scottish and Canadian. Without making an exhaustive list of surnames present in the history of Nouvelle, here are some examples.
Among the families of Acadian origin are Arsenault, Bernard, Berthelot, Caissy, Bergeron, d’Amboise, Dugas, Leblanc, Landry, Savoie and others. Several of these families lived in Nouvelle from the very beginning, having passed through Tracadièche before settling on the new land.
Other families are of French Canadian origin, such as Allard, Bois, Francoeur, Gauvreau, Jolicoeur, Lavoie, Pichette, Roy, St-Onge and Soucy, while others such as Cellard, Essiambre, Labillois and Parent are originally from France.
From the Emerald Isle come Connors, Day, Green, Gough, Hayes, Kearney, Kenny, Lynch, McBrearty and Wafer, while Calvert, McNeil, Kerr and Pentland migrate from Scotland. For their part, Parker and Williamson are originally from England while the Fallu family is from Jersey Island in the Channel.
Nouvelle represents a settlement of diverse origins which distinguishes the municipality in the human history of the Gaspé coast. Apart from Reginald Day’s publication it is possible to learn more about the families of Nouvelle from the booklet entitled Généalogie de nos familles, published as part of the centennial of the municipality in 1969.
7. Le mode de vie
Le mode de vie de la communauté de Nouvelle rassemble l’agriculture, la forêt, la pêche et, au 20e siècle, une carrière de pierre à chaux. Peu importe leur origine, les gens de Nouvelle ont développé une agriculture de subsistance qui implique tous les membres de la famille. Chacune produit des patates, des légumes, du blé, de l’orge et du sarrasin pour la farine, et du foin pour les animaux. L’élevage de quelques têtes de bétail fait aussi partie du mode de vie, chaque famille gardant des vaches, des porcs, des poules, parfois des moutons, en plus des chevaux qui servent pour les déplacements et les travaux de la terre. La vente des surplus apporte quelques dollars à la famille.
La fondation en mai 1885 d’une société agricole donne une idée de la volonté des cultivateurs de se prendre en main et de se regrouper pour des achats de semences et d’animaux de race. En 1917, la Société coopérative agricole de Saint-Jean-l’Évangéliste voit le jour et rassemble, en 1919, quelque 116 actionnaires, avec le mandat de développer l’agriculture et de se donner des services collectifs.
Au fil des ans, avec l’électrification de la Baie-des-Chaleurs et le développement de la mécanisation, les fermes se font de plus en plus grandes et performantes. Dans ce domaine, soulignons la performance de la famille de monsieur Ernest Dugas qui se mérite la médaille d’or du Mérite agricole du Québec en 1959
Contrairement à de nombreuses communautés gaspésiennes, la pêche joue un rôle mineur à Nouvelle. Quelques familles sur la pointe de Miguasha font exception et partagent leur vie entre l’agriculture et la pêche d’espèces telles que le saumon, la morue, le hareng et l’éperlan en hiver. Au 20e siècle, des pêcheurs de Miguasha s’impliquent au sein de la Coopérative des pêcheurs de saumons de Carleton.
La forêt vient combler les revenus de bien des familles, les ressources de l’arrière-pays se faisant inépuisables. Dès l’hiver installé, les hommes en âge de travailler montent dans les chantiers où ils passent les mois d’hiver à bûcher ces billots qui seront dravés vers les moulins au printemps. Faut dire que, il y a un siècle, les besoins de bois sont importants, tant pour la construction des maisons et des bâtiments de la ferme que pour la construction du chemin de fer, des quais et des ponts couverts, tels les ponts Kearney, Kerr et Allard qui enjambent la rivière Nouvelle.
Outre la terre et la forêt, la production de la pierre à chaux s’inscrit dans l’activité économique. Il semble que, dès 1900, des gens commencent à produire de la chaux à partir de la carrière du village. Mais c’est en 1932 que débute véritablement l’essor de la carrière avec l’arrivée à Nouvelle de monsieur Joseph-Joachim Leclerc qui, s’associant avec monsieur Philipe Day, propriétaire des lieux, lance la vocation commerciale de la production de pierre à chaux. L’entreprise connaît une belle prospérité et crée de nombreux emplois dans le village. Une aventure qui s’étale sur trois décennies pour la famille Leclerc mais qui perdure avec deux autres propriétaires pendant une vingtaine d’années jusqu’à ce que les Carrières de Nouvelles Inc. mettent un point final à la vocation en mars 1985.
7. The Way of Life
The way of life of the community of Nouvelle combines farming, forestry, fishing and in the 20th century, a limestone quarry. Regardless of their origin, the people of Nouvelle develop a subsistence agriculture which involves every member of the family. Each family produces potatoes, vegetables, wheat, barley, buckwheat for flour and hay for the animals. Raising livestock is also part of the way of life; every family keeps cows, pigs, chickens, and sometimes sheep, in addition to horses that are used for transport and to work the land. The sale of surpluses provides the family with a few dollars.
The founding of an agricultural society in 1885 demonstrates the will of the farmers to take control and to collaborate for the purchases of seed and purebred livestock. In 1917, “la Société cooperative agricole de Saint-Jean-l’Évangéliste” (an agricultural cooperative) is formed and in 1919, brings together some 116 shareholders, with the mandate to develop local agriculture and provide collective services.
Over the years, with the electrification of the Bay of Chaleur area and the development of mechanization, farms become larger and more productive. In this regard, let us cite the performance of the family of Mr. Ernest Dugas who is honored with a gold medal from the “Mérite agricole du Québec » in 1959.
Contrary to many Gaspesian communities, fishing plays a minor role in Nouvelle. Some families from Miguasha point are exceptions and combine farming and fishing for salmon, cod, herring and smelt in the winter. In the 20th century, some of the fishermen from Miguasha are associated with the salmon fishing cooperative in Carleton.
The forest supplements the income of many families; the resources of the hinterland being inexhaustible. With the arrival of winter, the men of working-age go up to the logging camps where they spend the winter months cutting logs to be driven to the mills in the spring. It must be said that, a century ago, the need for wood is important for the construction of houses as well as farm buildings, the railroad, wharves and covered bridges such as the Kearney, Kerr and Allard bridges spanning the Nouvelle River.
Other than the land and the forest, the production of limestone is part of the economic activity. It seems that as of 1900, people begin to produce limestone from the quarry in the village. Serious development of the quarry begins in 1932 with the arrival of Mr. Joseph-Joachim Leclerc, who in association with Mr. Philippe Day, owner of the site, launches commercial production of limestone. The business prospers and creates a number of jobs in Nouvelle. It’s an adventure that spans three decades for the Leclerc family but continues for some twenty years, with two other owners, until the firm (les Carrières de Nouvelle Inc.) ceases production in March, 1985.
8. La colonisation : Saint-Jean de Brébeuf
Au tournant des années 1930, Mgr François-Xavier Ross et le clergé, soutenu par le gouvernement libéral de Louis-Alexandre Taschereau, lance un mouvement gaspésien de colonisation. L’objectif est de contrer le chômage découlant de la crise économique et de freiner l’exode des populations vers les centres urbains. C’est dans ce contexte que des défricheurs commencent à occuper l’arrière-pays de Nouvelle. Ainsi va naître Saint-Jean-de-Brébeuf qui connaît, en ces temps économiques difficiles, une croissance très rapide. Sept ans plus tard, à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, la petite communauté regroupe pas moins de 400 personnes qui ont sué sang et eau pour se créer un milieu de vie basé sur l’exploitation de la terre et de la forêt.
À son apogée, Saint-Jean-de-Brébeuf rassemble pas moins de 105 familles, totalisant 867 personnes, qui se sont donné des services religieux, scolaires, et communautaires. Dans ce paysage de montagnes naissent une chapelle, 6 écoles, 2 bureaux de poste, un dispensaire, un magasin général, une caisse populaire et plusieurs moulins. Une société agricole et un cercle des fermières unissent les hommes et les femmes du village. L’électricité y est installée en 1958.
À force de ténacité, Saint-Jean-de-Brébeuf survit pendant quatre décennies. Au tournant des années 1970, le Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ) ordonne la fermeture de villages dit marginalisés de l’arrière-pays gaspésien, au nom de la modernisation de l’économie. Malgré la démolition des maisons et le retour des terres en friche, Saint-Jean-de-Brébeuf est demeuré et demeure bien présent dans le cœur de ceux et celles qui ont vécu cette grande aventure.
8. The Colonization of Saint-Jean-de-Brébeuf
By the early 1930’s, Msgr François-Xavier Ross and the clergy, supported by the liberal government of Louis-Alexandre Taschereau spearhead a colonization movement on the Gaspé. The objective is to counter the unemployment caused by the economic crisis and to curb the exodus of the population toward urban centers. In this context, the pioneers begin to settle the back country of Nouvelle. Hence, the colony of Saint-Jean-de-Brébeuf comes into being and experiences very rapid growth in difficult economic times. Seven years later, at the dawning of the Second World War, the little community numbers no less than 400 people who, through blood, sweat and tears, have created a living environment based on the exploitation of the land and the forest. At its peak, Saint-Jean-de-Brébeuf is comprised of no fewer than 105 families, totaling 867 individuals, who have provided themselves with religious, educational and community services. Out of this mountainous landscape, a chapel, 6 schools, 2 post offices, a dispensary, a general store, a credit union and several mills emerge. An agricultural society and a women’s group, (Cercle de fermières) unify the men and women of the village. Electricity is introduced in 1958.
Through perseverance, Saint-Jean-de-Brébeuf survives for four decades. By 1970, “le Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ)” orders the closure of so-called marginalized villages of the Gaspé hinterland, in the name of economic modernization. Despite the demolition of houses and uncultivated land, Saint-Jean-de-Brébeuf, lived on and still lives on in the hearts of those men and women who experienced this great adventure.
9. L’ère des moulins à scie
À la fin du 19e siècle, l’exploitation forestière prend un nouvel élan avec l’apparition des premiers moulins à scie. De cette période, l’histoire retient, entre autres, les noms de Xavier Leblanc et de Jean-Baptiste Cellard qui ont démarré des moulins dans les années 1880.
Au 20e siècle, l’industrie forestière s’affiche de plus en plus comme le moteur économique de Nouvelle, alors que de grandes entreprises de transformation du bois viennent s’y installer. C’est le cas de la compagnie PQ Lumber qui opère un moulin à l’embouchure de la rivière pendant de nombreuses années avant de passer aux mains de la C.I.P., la Canadian International Paper Company, en 1927. En 1928, cette dernière acquiert également de la Fraser Corporation les concessions forestières et l’estacade à l’embouchure de la rivière. De 1935 à 1969, la compagnie aurait dravé pas moins d’un million de cordes de bois pour soutenir les opérations de ses scieries de Causapscal et Carleton et de son moulin à papier de Dalhousie, au Nouveau-Brunswick.
À l’embouchure de la rivière se trouve, depuis 1929, l’usine de sciage de la compagnie Lacroix qui sera en fonction jusqu’en 1951. Bien implantée à Carleton, la famille Lacroix acquiert en 1965 la scierie Paradis et frères située à Nouvelle Ouest. La nouvelle compagnie fait des affaires sous le nom de Compagnie de bois de Nouvelle avant d’être acquise par Delebo en 1979 puis par Tembec en 1987. De nos jours, Produits forestiers Temrex demeure le plus important employeur de la municipalité.
9. The Sawmill Era
Near the end of the 19th century, logging gains momentum with the appearance of the first sawmills. From this period, history records the names of Xavier Leblanc and Jean-Baptiste Cellard, among others, who bring sawmills into use in the 1880’s.
In the 20th century, the forest industry increasingly becomes the economic driver of Nouvelle, as large wood-processing companies are implanted. The PQ Lumber company operates a mill at the mouth of the river before being overtaken by the C.I.P. (the Canadian International Paper Company) in 1927. In 1928, the latter also acquires forestry leases and a landing at the mouth of the river from the Fraser Corporation. From 1935 to 1969, the C.I.P. would have driven no fewer than a million cords of wood to sustain operations of its sawmills in Causapscal and Carleton as well as its paper mill in Dalhousie, New Brunswick. The Lacroix company lumbermill, at the mouth of the Nouvelle River since 1929, will remain in operation until 1951. In 1965, the well-established Lacroix family from Carleton acquires the Paradis brothers’ sawmill located in Nouvelle West. The new company conducts its business under the name “Compagnie de bois de Nouvelle” (the Nouvelle Wood Company) before being acquired by Delebo in 1979, then by Tembec in 1987. Nowadays, “Produits forestier Temrex” is still the most important employer of the municipality.
10. Des visiteurs par milliers
À compter de juin 1978, des visiteurs par milliers font la visite du nouveau musée d’histoire naturelle, érigé sur la falaise de Miguasha, dans laquelle un riche gisement de poissons et de plantes fossiles, datés de 380 millions d’années, a été découvert en 1842.
Mais c’est à compter de 1879 que des scientifiques d’Amérique et d’Europe viennent à Miguasha pour y faire des fouilles et repartent avec des collections de fossiles. Au début du 20e siècle, la falaise a déjà une réputation internationale à cause de la qualité et de la quantité de ses fossiles mais surtout avec la présence d’un groupe de poissons se situant à la frontière entre les vertébrés aquatiques et les vertébrés terrestres. L’un de ces poissons, Eusthenopteron foordi, deviendra le « prince de Miguasha » et étendra la notoriété du site aux quatre coins de la planète. Des familles de Miguasha, telles les Plourde, les Landry et, plus tard, les Parent reçoivent, guident et fouillent avec les scientifiques.
À compter de 1937, grâce à la passion du Québécois René Bureau, un mouvement de conservation fait lentement ses racines pour aboutir, en 1972, par l’acquisition d’une portion représentative de la formation fossilifère par le gouvernement du Québec. Débutent alors les activités de conservation avec la protection de la falaise, la constitution d’une collection nationale et les travaux de laboratoire. Commencent aussi la mise en valeur du site avec l’ouverture du premier musée d’histoire naturelle en 1978 qui fera que des milliers de visiteurs mettront désormais le cap sur la pointe de Miguasha à chaque belle saison.
En termes de développement, au cours des années subséquentes, le musée recevra deux agrandissements majeurs en 1991 et en 2003. Dans un objectif de conservation, le statut de parc national est octroyé au site en 1985, quelques années avant d’accueillir, en 1991, le 7e Symposium international sur l’étude des vertébrés inférieurs. Au tournant du millénaire, le parc national de Miguasha reçoit l’ultime honneur d’être inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. La lecture du livre Le parc national de Miguasha – De l’eau à la terre, sous la plume du paléontologue Richard Cloutier, permet de saisir l’histoire toute particulière de cette falaise hors du commun.
10. Visitors by the thousands
Beginning in June, 1978, thousands of people visit the new museum of natural history, built on the cliffs of Miguasha, where a rich deposit of fish and plant fossils, dating back 380 million years, was discovered in 1842.
Since 1879, American and European scientists have come to Miguasha to dig and leave with collections of fossils. At the beginning of the 20th century, the cliffs already have an international reputation for the quality and quantity of its fossils but above all because of the presence of a group of fish which are situated on the division between aquatic and terrestrial vertebrates. One of these fish, Eusthenopteron foordi, will become the “Prince of Miguasha” and spread the notoriety of the site to the four corners of the earth. The Plourde and Landry families, and later the Parent family, from Miguasha, receive, guide and dig with the scientists.
Beginning in 1937, thanks to the passion of the Québécois, René Bureau, a conservation movement slowly takes root, leading to the acquisition of a representative portion of the fossil formation by the government of Québec in 1972. Thereupon, conservation activities begin, with the protection of the cliffs, the constitution of a national collection and work in the laboratory. The development of the site continues with the opening of the first museum of natural history in 1978, which will result in thousands of visitors heading to Miguasha every summer.
In terms of development, in subsequent years the museum will undergo two major expansions, in 1991 and in 2003. With the emphasis on preservation, the site is granted the status of National Park (Québec) in 1985, a few years before hosting the 7th International Symposium on the study of lower vertebrates in 1991.
At the turn of the century, Miguasha National Park receives the ultimate honor of being designated a World Heritage site by UNESCO. Reading Miguasha Park from Water to Land, by paleontologist Richard Cloutier, permits one to understand the unique history of this exceptional coastal cliff.
11. La rivière au cœur du village
Serpentant au cœur de sa vallée, la rivière voit les premiers habitants de Nouvelle s’établir sur ses rives. La pêche à la truite et au saumon est alors une activité coutumière pour les familles du village. Mais au gré des décennies, la rivière prend une vocation différente qui aura une incidence certaine sur l’habitat et sa faune poissonneuse.
Pendant de nombreuses années, la compagnie C.I.P. utilise la rivière pour la drave afin de sortir les billots coupés sur ses concessions dans l’arrière-pays. De plus, afin de faciliter la drave, la compagnie modifie le parcours et le lit de la rivière, portant ainsi atteinte à l’écosystème du cours d’eau. En 1974, à cause des travaux de la compagnie, un embâcle prend forme à l’embouchure de la rivière et se répercute sur une distance de plus d’un kilomètre avec à certains endroits, une hauteur de près de 4 mètres de haut. Les eaux de la rivière débordent et provoquent l’inondation de nombreuses maisons en bordure de la rivière.
Au tournant des années 1990, un groupe de personnes de la municipalité se réunit dans le but d’entreprendre une démarche visant le rétablissement de la rivière. Ainsi naît la Société de restauration et de gestion de la Nouvelle (SRGN) avec le mandat d’assurer la restauration et la gestion de la rivière. Il faudra sept ans de travaux d’aménagement et d’ensemencement afin que la rivière retrouve sa vocation initiale de rivière poissonneuse.
Désormais, les clientèles locales et touristiques ont accès, pour la pêche aux saumons, à 57 fosses réparties dans les six secteurs de pêche sur plus de 75 kilomètres de rivière. Sans oublier la pêche à la truite de mer qui se fait à gué.
11. The river at the heart of the village
Winding through the heart of the valley, the river sees the first inhabitants of Nouvelle settle along its banks. Trout and salmon fishing are customary activities of the families of the village. Over the decades, the river takes on a different vocation which will have a definite impact on the habitat and its fish population.
For many years, the C.I.P. uses the river for the drive in order to transport the logs cut on its concessions in the back country. In addition, in order to facilitate the drive, the company modifies the course of the river and the riverbed, inflicting damage to the ecosystem of the waterway. In 1974, as a result of the operations of the company, an ice-jam forms at the mouth of the river and extends for a distance of over a kilometer to a height of nearly 4 meters in certain places. The river overflows and causes the flooding of a number of houses along its banks.
Around 1990, a group of citizens of the municipality get together to initiate the process of restoring the river. As a result,“la Société de restauration et de gestion de la Nouvelle (SRGN)” is created, with the mandate to ensure the restoration and management of the river. It will take seven years of reconstruction and seeding before the river is returned to its state as a fishing river. Now, local clients and tourists have access to 57 pools spread over six fishing sectors over more than 75 kilometers of river, to fish salmon. Not to mention the fishing of sea trout by wading.
12. Un survol du 20e siècle
Quelques événements du 20e siècle méritent d’être retenus. Au niveau municipal, les autorités gouvernementales autorisent un démembrement de la municipalité en 1907. La partie sud-ouest est érigée sous le nom de Municipalité de la partie sud-ouest de Nouvelle et Shoolbred qui deviendra Municipalité d’Escuminac en 1912. Également en 1907, l’autre secteur adopte le nom de Municipalité de la partie nord-est de Nouvelle et Shoolbred. En 1912, cette municipalité prend le nom de la paroisse, soit Saint-Jean-l’Évangéliste. Quarante et un ans plus tard, en 1953, la municipalité adopte officiellement le nom de Nouvelle.
Quatre décennies de l’histoire de Nouvelle sont marquées par la présence de l’abbé Joseph-Alexis Saint-Laurent, curé de 1916 à 1955, qui est intimement lié au développement socio-économique de la communauté. Ainsi en 1917, il s’implique dans la mise sur pied de la Société coopérative agricole de Saint-Jean-l’Évangéliste, tout en étant associé, la même année, à la fondation de la Caisse populaire de Nouvelle, dont il assure la présidence et la direction. Grâce à l’abbé Saint-Laurent, Nouvelle joue un rôle important dans l’enracinement du mouvement Desjardins en Gaspésie. Le curé Saint-Laurent est aussi à l’origine de la construction de la nouvelle église dont l’inauguration a lieu le 12 août 1935 en présence de Mgr Ross qui bénit l’église, le carillon et l’orgue Casavant. Sans oublier l’implication de ce curé dans le mouvement de colonisation et la création de Saint-Jean-de-Brébeuf.
À travers le siècle, quelques dates méritent sont marquantes. Ainsi le téléphone fait son apparition à Nouvelle en 1927, alors que, une vingtaine d’années plus tard, en 1946, le village se donne un réseau d’aqueduc. Mais déjà depuis 1932, les amateurs de chevaux se donnent rendez-vous au rond de courses. Sans oublier l’année 1956 où la population de Nouvelle atteint son maximum avec 3030 personnes. Mais dans la mémoire collective, la date du 19 mai 1962 est profondément gravée à cause de cet incendie majeur, poussé par de grands vents d’ouest, qui fait des ravages au cœur du village.
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, en 1948, l’éducation prend un nouveau tournant avec la construction du couvent et l’arrivée des religieuses de la congrégation des Filles de Marie de l’Assomption qui prennent en charge le pensionnat et l’enseignement de la première à la douzième année. Puis, l’ouverture du collège en 1958 et de l’école centrale en 1962 vient compléter les infrastructures de l’éducation, tout en signifiant la fermeture des écoles de Nouvelle-Ouest et de Drapeau, l’éducation étant désormais concentrée au centre du village. De nos jours, la Petite École témoigne de l’histoire de l’éducation à Nouvelle.
12. A brief look at the 20th century
Some events of the 20th century deserve to be remembered. At the municipal level, governmental authorities authorize the dismantling of the municipality in 1907. The southwest sector is established as the Municipality of Nouvelle Southwest and Shoolbred, which will become the Municipality of Escuminac in 1912. Also in 1907, the remaining sector becomes the Municipality of Nouvelle Northeast and Shoolbred. In 1912, this municipality takes on the name of the parish, Saint-Jean-l’Évangéliste. Forty-one years later, in 1953, the municipality officially adopts the name of Nouvelle.
Four decades of the history of Nouvelle are marked by the passage of Father Joseph-Alexis Saint-Laurent, parish priest from 1916 to 1955, who is inextricably linked to the socio-economic development of the community. For example, in 1917, he’s involved in the implementation of the agricultural cooperative in Saint-Jean-l’Évangéliste, while in the same year, being involved with the establishment of the Caisse Populaire of Nouvelle, taking on the role of president and director. Thanks to Father Saint-Laurent, Nouvelle plays an important role in the entrenchment of the Désjardins movement on the Gaspé coast. Father Saint-Laurent is also at the root of the construction of the new church, inaugurated on August 12, 1935 in the presence of Msgr Ross who gives his blessing to the church, the church bell and the Casavant pipe organ. Not to overlook the the priest’s implication in the colonization and founding of Saint-Jean-de-Brébeuf.
Over the century, there are some significant milestones. For example, telephone service made its appearance in Nouvelle in 1927, while twenty years later, in 1946, there’s a system of running water. Horse-racing fans have been going to the racetrack since 1932. Not to mention the year 1956, when the population of Nouvelle reaches its maximum of 3030 inhabitants. The date of May 19, 1962 is deeply engraved in our collective memory as a major fire, fanned by strong Westerly winds, ravages the heart of the village.
In the aftermath of the Second World War, in 1948, education sees a resurgence with the construction of the Convent and the arrival of the nuns of the Congregation of the Daughters of Mary of the Assumption, who take charge of the boarding school and the teaching of grades one to twelve. Following that, the opening of “le Collège” in 1958 and “l’École centrale” in 1962 completes the educational infrastructures. With the closure of the schools in Nouvelle West and Drapeau, education is now concentrated in the centre of the village.
13. Des naissances à souligner
Nouvelle a aussi vu naître plusieurs personnes qui se sont taillé d’enviables réputations sur la scène nationale. L’histoire retient le nom de Jean-Louis Lévesque, illustre financier et propriétaire, entre autres, de la librairie Beauchemin, du magasin à rayons Dupuis Frères et de l’hippodrome Blue Bonnets. Sur cette liste figurent aussi Catherine Jolicoeur, la célèbre folkloriste, et Jules Bélanger qui a fait une brillante carrière dans les domaines de l’éducation et de la sauvegarde du patrimoine gaspésien. Dans le domaine des sports, mentionnons Louis Sleigher dont le talent l’amènera sur les patinoires de la Ligue nationale avec les Canadiens de Montréal, les Bruins de Boston et les Nordiques de Québec.
Au niveau des arts, citons les noms de Rachel Leclerc, grande dame de prose et de poésie, auteure d’une quinzaine d’ouvrages et récipiendaire de prix littéraires, et de Gilles Bélanger, auteur et compositeur, qui jumèlera son talent de compositeur à l’œuvre du poète Gaston Miron pour créer une œuvre indémodable et universelle, tout en étant profondément québécoise. Sans oublier Kevin Parent, auteur et compositeur bien enraciné, qui poursuit une carrière couronnée de succès avec ses chansons d’une belle authenticité.
13. Birth of Notable Figures
Nouvelle also witnesses the birth of several individuals who achieve enviable reputations on the national scene. History recalls the name of Jean-Louis Lévesque, illustrious financier and owner of the Beauchemin bookstore, Dupuis Frères department store and Blue Bonnets raceway, to name a few. On this list also appear Catherine Jolicoeur, the celebrated folklorist, and Jules Bélanger who has a brilliant career in education and the preservation of Gaspesian heritage. In the field of sports, Louis Sleigher, whose talent will take him to the arenas of the National Hockey League with the Montreal Canadiens, the Quebec Nordiques and the Boston Bruins, must be mentioned. In the realm of the arts, there’s Rachel Leclerc, the grand lady of prose and poetry, author of 15 books and recipient of literary awards. There’s Gilles Bélanger, author and composer, who lends his talent as a composer to the poetry of Gaston Miron to create a timeless and universal masterpiece that is profoundly Québécois. Not to forget Kevin Parent, a deeply rooted singer and songwriter, pursuing a very successful career with his beautifully authentic songs.
14. Vive le roi!
Peu de municipalités peuvent s’enorgueillir d’avoir un roi sur leur territoire, un roi qui a fait résonner le nom de Miguasha aux quatre coins de la planète. Ce roi bien particulier voit le jour en août 2010 alors que, dans la falaise du parc national, se fait la découverte d’un spécimen complet de l’espèce Elpistostege watsoni, un fossile exceptionnel et unique. Recevant le titre de « roi de Miguasha », ce fossile trône au cœur de la mise en valeur du musée d’histoire naturelle, alors que son histoire et son importance sont partagées avec beaucoup de fierté par l’équipe du parc national.
Cette fierté rejaillit non seulement sur le parc mais aussi sur la communauté, car cette découverte confirme et renforce le slogan « Fiers de nos origines » qui distingue avec beaucoup d’à-propos la municipalité de Nouvelle et tous les Nouvellois et les Nouvelloises.
14. Long live the King !
Few municipalities can boast of having a king in their midst, a king who has echoed the name of Miguasha around the world. This special king was born in August 2010 when, in the cliffs of the national park, a complete specimen of the species “Epistostege watsoni”, an exceptional and unique fossil, was discovered. Bestowed with the title of “King of Miguasha”, this fossil is at the heart of the development of the natural history museum, while its history and importance are shared with great pride by the team at the park.
This pride reflects not only on the park but also on the community, because this discovery confirms and reinforces the slogan ‘Proud of our Origins’, which readily distinguishes the Municipality of Nouvelle and all of its citizens.
Ouvrages de référence
CLOUTIER Richard, Le parc national de Miguasha – De l’eau à la terre, Muséologie In situ et parc national de Miguasha, Nouvelle, 2009, 143 pages
DAY Réginald, Histoire de Nouvelle, Collection « Gaspésiie des municipalités », Musée de la Gaspésie, Gaspé, 1991, 201 pages.
Généalogie de nos familles, Ouvrage de collaboration, Comité du centenaire de Nouvelle, Nouvelle, 1969, 78 pages.
Inventaire des ressources naturelles et industrielles du comté de Bonaventure 1937, ministère des Affaires municipales, du Commerce et de l’Industrie, Québec, 1939, 164 pages.
Souvenirs de St-Jean-de-Brébeuf 1930-1971, Ouvrage de collaboration, Retrouvailles des anciens de Brébeuf, 143 pages.
St-Jean l’Évangéliste 1869-1969 – Nouvelle, Ouvrage de collaboration, Comité du centenaire de Nouvelle, Nouvelle, 1969, 154 pages.